Designart

Design d'espace

Lundi 19 novembre 2012 à 15:07

----------La Fonction oblique


Architecture-Principe (Claude Parent - Paul Virilio) La mobilité est aussi celle des habitants. Dans les projets d'Architecture-Principe, entre 1963 et
1968, le sol se soulève, et le plan oblique génère une architecture du déplacement. Le principe majeur de la fonction oblique est celui de la " circulation habitable ", rendue possible à travers les plans inclinés, le sol artificiel et les systèmes de rampes. Parent et Virilio parlent alors de " dérivation " dans les villes obliques. La fracture du plan détermine la fonction oblique. Dès 1966, année de la construction de l'église Ste Bernadette du Banlay à Nevers, -
monolithe fracturé en béton brut -, l'architecture se transforme en " plaques topotoniques " mouvantes dont l'inclinaison incorpore le déplacement physique de l'habitant. Cette dimension gravitationnelle de l'espace a, encore aujourd'hui, des répercussions dans le développement récent des architectures cognitives, espaces artificiels animés qui interagissent avec l'habitant ou leur environnement (Nox, Oosterhuis, etc). Avant sa rencontre avec Paul Virilio, Claude Parent avait déjà exploré la fracture du plan, l'instabilité à travers le basculement de cubes ainsi qu'à travers ses premiers dessins de Turbosites et de Villes-cônes. Paul Virilio avait, quant à lui, déjà mené des recherches sur les bunkers de l'Atlantique. Tous deux fondèrent ainsi le groupe et la revue " Architecture-Principe " qui développa la fonction oblique à partir de la " topologie des surfaces orientées ". La plupart des dessins et maquettes des projets expérimentaux d'Architecture-Principe seront exposés.

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Claude Parent

Lundi 19 novembre 2012 à 15:04

----------Mégastructures


En 1965, Huth et Domenig proposent un projet pour la ville de Ragnitz en Autriche, qui remporte en 1969 le Grand Prix d'Urbanisme et d'Architecture de
Cannes, s'affirmant comme le projet le plus emblématique de " mégastructure ". La ville mégastructure se définit par sa capacité infinie d'extension, sa modularité, sa liberté de planification à travers son ossature ouverte. L'espace urbain s'y donne comme un réseau d'agglomérations, de libre implantation des cellules d'habitat. L'architecture équivaut à une infrastructure, préfabriquée industriellement, dans laquelle viennent s'intégrer les " clusters ", cellules spatiales en matière synthétique, pour les circulations et les habitations. À l'ossature primaire urbaine, se greffe la structure secondaire des enveloppes climatiques de logement.

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Huth et Domenig - Projet ville de Ragnitz

Lundi 19 novembre 2012 à 15:01

----------Architecture radicale

En Autriche : Coop Himmelblau, Haus-Rucker-Co, Huth Domenig, Walter Pichler Les projets des Autrichiens, Haus-Rucker-Co et Coop Himmelblau
développent des architectures qui se " pluggent " elles aussi sur des bâtiments existants et se donnent comme des environnements psycho-sensoriels. Ici aussi, le matériau est l'air. Pour Coop Himmelblau, les nuages sont les symboles d'états rapidement changeants. Ils se forment et se transforment par le jeu complexe de situations différentes. L'architecture en tant que développement urbain peut être comparée à des masses nuageuses. Dans cette période d'activisme viennois, Coop Himmelblau élabore un projet d'habitat-capsule, assemblage de cellules gonflables, emblématique de l'architecture radicale, Villa Rosa. De même, Pneumacosm de Haus-Rucker-Co est une unité d'habitation gonflable, accrochée à une structure urbaine verticale, qui fonctionne comme une ampoule électrique. Dans ces projets, l'architecture se donne comme une enveloppe tout à la fois pour le corps et pour la ville, qui permet leur " respiration ", leur pulsation commune. La métaphore récurrente du "casque ", extension prothétique du corps, se retrouve dans les dessins de Walter Pichler de cette époque. En 1963, l'artiste Walter Pichler et l'architecte Hans Hollein réalisent à la galerie Nachst St Stefan à Vienne une exposition historique, " Architektur ". Pichler y présente son ultime travail d'architecture, à savoir un projet de Ville compacte, présenté pour la première fois, depuis cette date, dans l'exposition des Subsistances.

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Lundi 19 novembre 2012 à 14:54

----------Architecture gonflable

Cette ville-dirigeable témoigne de l'importance de l'architecture pneumatique à la cette époque. En mars 1968, a lieu une exposition historique
sur les structures gonflables au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Cette architecture de l'air se revendiquait, chez Archigram, comme une " non-architecture ". La mobilité prend des connotations plus sociales et politiques chez le groupe Utopie (Stinco, Jungmann et Aubert) qui, en 1968, élabore plusieurs projets d'architecture pneumatique. H.W. Müller développe lui aussi des projets d'architecture gonflable à partir de structures tridimensionnelles, tout comme Arthur Quarmby en Angleterre. Entre mobilité et habitat http://designart.cowblog.fr/images/LOTI0011201.jpgdomestique, Lotiron/Perriand réalisent un projet de
Caravane-Fleur (1967).




















Lotiron/Perriand - Caravene-Fleur

Lundi 19 novembre 2012 à 14:51

----------Archigram


Cette architecture sans fondation est explorée par Arthur Quarmby et Archigram en Angleterre, qui développent des cellules proliférantes qui se " pluggent ", se branchent les unes aux autres, comme des circuits de distribution de flux. Le FRAC Centre possède, dans ses collections, deux projets-phare d'Archigram, Instant City (1969) de Peter Cook et le Living Pod (1966) de David Greene. L'efflorescence du pop art, qui s'approprie la culture populaire, la nouvelle société médiatique, l'univers électronique, la découverte de l'espace, se répercutent dans les projets d'Archigram. L'habitat devient lui-même un objet, jetable, consommable, éphémère, déclare ainsi Guy Rottier en France, dans les années 1950, qui imagine alors des villages en carton à brûler après usage. Le Living Pod de David Greene est tout à la fois un habitat mobile, une enveloppe vestimentaire, une capsule aéronautique, équipée d'un " kit " intégral. Instant City de Peter Cook est une ville nomade, qui se déplace, élément par élément, héliportée par des dirigeables ou des montgolfières.
Tout se passe comme si l'intensité des flux d'informations de la nouvelle société de consommation s'infiltrait dans la ville. Instant City, la " ville instantanée ", se pose sur une ville existante, où elle crée un événement qui sera " architecture ". Pour Archigram, l'architecture doit créer une " situation ". Ville-réseau ou premier village global, Instant City n'est plus assujettie à une logique de localisation ; elle est itinérante, et suit les flux de l'événement et de la circulation de l'information. Déjà, en 1928, Buckminster Fuller avait imaginé une ville aérienne. Cette architecture-événement, qui se donne dans l'instant, pose
la question : l'architecture comme objet construit est-elle encore légitime ? Vers 1968, un groupe new-yorkais, ONYX, crée ainsi la " mail architecture ", architecture n'existant que par la voie du courrier.


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Archigram - Instant city

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